Elle a dit « non » au mariage réparateur …
Présenté en compétition aux Rencontres du cinéma italien de Toulouse, « Primadonna » évoque l’émancipation des femmes en Sicile.
De fait,en Sicile, il suffisait d’enlever et de violer une femme pour qu’elle soit obligée d’épouser son violeur….On appelait cela « le mariage réparateur » et c’était gravé dans le marbre, estampillé par un article de loi. Ainsi l’homme qui souhaitait épouser une jeune fille n’avait qu’à enlever 24 heures. Et au retour des « amoureux » , le mariage devait être célébré sous peu. Question d’honneur…Mais en 1965, une jeune fille, Franca Viola refusa le mariage réparateur et envoya son ravisseur devant un tribunal.
C’est à partir de cette histoire que Marta Savina a réalisé « Primadonna » , en compétition aux Rencontres du Cinéma italien. Sicile,1965. Fille de paysans, Lia, rêve d’incarner la vierge lors d’une procession religieuse et trouve du charme à Lorenzo, fils d’un patron local. Mais lorsque celui-ci lui fait des avances, elle le rejette,ne se sentant pas prête . Lorenzo décide alors de la prendre de force. Avec quatre gros bras, il l’enlève…Malgré la réprobation de tous , (église comprise) et sa pudeur d’avoir à raconter son histoire en public, Lia,soutenue par ses parents, va refuser ce mariage et expédier Lorenzo en justice.
D’une réalisation linéaire, « Primadonna » que sa réalisatrice Maria Savina présentera cet après-midi au public raconte une des grandes étapes de la libération des femmes en Sicile. Une histoire d’un autre siècle mais pas si lointaine pourtant : ce n’est qu’en 1981 que l’Italie a abrogé le moyenâgeux article 544 qui punissait deux fois les femmes. Violées et contraintes au mariage…Le film sortira en salles le 14 janvier.
Projection, en présence de la réalisatrice, samedi 2 décembre à 15h au cinéma ABC ( rue Saint Bernard). Dimanche, clôturera avec les projections de « Adagio » à 13h30 , de « La chimère » à 16h et de « Commandante » à 18h 30.